Connaissez-vous le freemium ? Sa définition est simple : offrir un service de base gratuit, proposer des valeurs ajoutées payantes soit dans le cas d’un one-shot, soit en abonnement.
Ils sont un des miracles du numérique. Evernote a fondé sa politique de développement sur ce schéma économique.
Evernote propose une solution de collecte et de partage de notes multimédia, multisupports. Avec cet outil, je gère toutes mes prises de notes. Quelque soit le format : texte, web, photos, films, documents… Quelque soit le lieu de collecte : bureau, maison, rue via mes outils web, mon PC, mon mobile. Vous trouverez une description des fonctionnalités au bout de ce lien.
Le service de base est gratuit. Il couvre une fraction très significative du besoin. Pour 5$ mensuels ou 45$ annuels, je peux l’enrichir : travail collaboratif, capacité de stockage étendue, fonctionnalités avancées…
Grâce à la quai-absence de coûts de mise à disposition du produit, grâce au potentiel de partage d’une bonne application (sa viralité), il est possible de mettre en main gratuitement, non plus l’échantillon mais la totalité ou presque du produit, et ensuite de convertir. Le modèle est pur : l’offre est le produit. La gratuité est la contrepartie de l’essai. Charge ensuite à l’opérateur de transformer. La faiblesse des coûts permet de travailler avec des taux de transformation bas.
Alors combien ?
Dans une récente intervention, synthétisée par TechCrunch, Phil Libin, le CEO d’Evernote nous donne quelques informations clefs. Si vous avez environ 25 minutes, si voulez creuser le sujet, la vidéo est sur Vimeo. Elle est riche de beaucoup d’éclairages sur l’état d’esprit associé à ce business model. Voici les infos clefs :
- Le taux de transformation des nouveaux en payants est à 0.5%
- 24 mois après leur inscription, parmi tous ceux qui sont encore actifs, on atteint un taux de transformation cumulé à 20%.
- En moyenne, le taux de conversion est à 7%. Je calcule cette donnée à partir de son propos. Chaque utilisateur actif – payant ou gratuit – génère un équivalent revenu de 0.25$ par mois. Le revenu d’un abonné mensuel est de 3.75$. Donc il y a 16 actifs pour 1 payant et un taux de conversion de 7%.
Dans mon vieux métier, la rentabilité après mise en mains d’un échantillon payant était le plus souvent autour de 25% de conversion.
Le modèle freemium et rentable d’Evernote permet donc la performance avec 4 fois moins de conversion et aussi 4 fois moins de revenu mensuel (nous facturions autour de 25$ par mois).
Belle performance et aussi superbe opportunité pour les éditeurs de contenus et services désireux d’explorer les modèles freemium.
A lire également : Evernote, prendre des notes sur tout support, toujours les retrouver
Attention, cependant, aux illusions du modèle Freemium…
C’est un modèle éventuellement pertinent et rentable en B2C, s’il s’adresse à une clientèle de particuliers et/ou de professionnels indépendants (AutoEntrepreneurs, Soho, voire TPE)…
Dans l’absolu,et plus particulièrement en B2B, comme tout modèle gratuit, c’est un modèle qui détruit de la valeur, voire qui en crée très peu. A ce titre, on peut l’associer aux business models open source …
Le modèle freemiun, comme le montre l’exemple EverNote peut être rentable pour son concepteur . Pour cela, celui-ci doit développer un produit, destiné au marché B2C ou au marché B2SOHO, plus fonctionnel (et plus ergonomique) que ce qui existe ailleurs. Il faut surtout que le concepteur de l’offre ait des besoins financiers limités (il est seul) ou des sources de revenu alternatives (il est autoentrepreneur). Ce type de projet peut alors être rentable pour son concepteur, au même titre que le développement d’applis pour smartphone peut être (très) rentable pour quelques concepteurs qui ont la bonne idée.
Bonjour
Redhat est un modèle freemium qui fonctionne pour une entreprise cette taille à la lecture des chiffres , quand le business model est bon il n’y a pas de limite de taille.